Ski de fond | Ski Tour : des critiques et des raisons d’exister

Rédigé le 23/02/2020
Nordic Magazine

SKI DE FOND – Le Ski Tour dont la première édition se termine aujourd’hui a subi de nombreuses critiques. Il a néanmoins permis de susciter de l’intérêt pour la discipline en plein Mondiaux de biathlon.

Ski de fond : trop c’est trop pour Pellegrino

Clap de fin pour la première édition du Ski Tour. Au programme de ce dimanche, des poursuites à Granåsen. L’heure est en quelque sorte au bilan.

L’Italien Federico Pellegrino n’est pas tendre. « C’est l’une des pires initiatives que la FIS ait prises contre le ski de fond », lâche-t-il en zone mixte après la finale du sprint classique de Trondheim.

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Pour le Transalpin, la coupe est pleine. « Auparavant, nous avions la coupe du monde, les Jeux olympiques et les championnats du monde. Maintenant, nous avons aussi le Tour de Ski, le Ski Tour, le Ruka Triple… En Norvège, il y a un public pour le ski de fond ; ailleurs, les gens s’y intéressent de moins en moins. »

Samedi, il a disputé la dernière course du jour… entouré de cinq Norvégiens, dont Johannes Hoesflot Klæbo qui l’a emporté.

« C’est son avis, je le respecte », a réagi Pierre Mignerey, directeur du ski de fond à la FIS. Le Français interroge : les années sans championnats du monde, que faire après le Tour de Ski qui, selon lui, reste le point culminant de la saison ?
L’Allemagne a fait son choix, elle est restée à la maison.

Klæbo : « des choses à améliorer »

Klæbo a plutôt apprécié l’événement où il n’a pas toujours eu la main heureuse. « Il y a certainement des choses qui peuvent être améliorées », dit-il.

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Iivo Niskanen pourrait parler de l’hébergement. Cette semaine, il s’est offusqué de la manière dont son équipe et lui étaient hébergés à Åre. De même qu’Andorre, le Canada, le Japon, l’Espagne et la Pologne.

Au Ski Tour, c’est l’organisation qui s’occupe de l’intendance contre 125 francs suisses par personne et par nuit (cela comprend aussi la restauration). Le Finlandais s’est donc retrouvé dans un camp militaire avec « vingt personnes pour deux WC », quand, dénonce-t-il, les Norvégiens ont été reçus dans l’hôtel de luxe Copper Hill à 20 minutes du stade.

Toujours à Åre, les farteurs tchèques et polonais ont eux aussi critiqué les installations qui leur ont été attribuées pour travailler, comme l’a rapporté le quotidien VG.

Le Ski Tour qui entend réduire sa facture carbone n’a pas non plus été épargné. Rappelons que les coureurs ont emprunté les mêmes transports en commun pour aller d’un site à un autre.  « Le concept est un peu faussement écolo, confiait ainsi Adrien Backscheider à Nordic Magazine. Quand on voit les transformateurs pour charger les motos électriques devant les gros camions de fartage des Suédois… On prend le train, certes mais à côté, tout l’équipement voyage avec les camions. »

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Pour ne pas tomber dans l’oubli

Paris ne s’est pas fait en un jour, rétorque la FIS pour qui ce n’est que le premier maillon d’une longue (et inéluctable) chaîne.

Reste qu’en dehors de la Scandinavie, le ski de fond peine à intéresser les foules… contrairement au biathlon qui enregistre des records d’audience. Sans le Ski Tour, la discipline aurait certainement disparu des radars durant la quinzaine des Mondiaux d’Antholz. Notamment en France où Martin Fourcade et ses coéquipiers brillent de mille feux et en Italie qui organisent le grand show.

Photo : Nordic Focus

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